
COUP DE GUEULE ! Ça m'énerve...
COUP DE GUEULE !

ŒIL POUR ŒIL… ET PEUT-ÊTRE BIEN PLUS.
Parking du stade de Gerland, dimanche 11 mai 2025 1h00.
La nuit était tombée depuis longtemps sur ce parking vide, où la lumière blafarde d'un lampadaire hésitait à repousser les ténèbres. Un jeune homme, encore enveloppé par la chaleur d'une soirée entre amis, avançait d'un pas tranquille vers sa voiture. L'heure était tardive, mais pas encore celle du danger. Du moins, le croyait-il.
Ils étaient plusieurs. Trop pour que la résistance soit une option. Les coups sont tombés sans préavis, sans raison apparente, sinon celle de l'ivresse de la violence. Ou plutôt, si, sous un prétexte, qu'importe qu'il soit futile, n'importe quoi pourvu que cela serve à la violence, cette violence devenue ordinaire en réunion, à plusieurs contre un :
- T'as des clopes ?
- Ouais, tenez, prenez-en une.
- File-nous le reste !
- Ben… Non…
Poings serrés, rires nerveux, bottes écrasant un visage trop jeune pour être marqué par la haine. Laissant derrière eux un corps brisé, ils ont disparu dans la nuit, persuadés que l'histoire s'arrêterait là, ils s'en vont, goguenards, ils ont encore coché une case sur le tableau des défis imbéciles, sur le tableau qui décerne les prix d'une virilité qui n'existe que dans leurs têtes, dans leurs clans. Attaquer un homme, seul à plusieurs…
Quelques heures d'absence, dans les limbes, puis, la voiture, la route dans un état second pour rentrer, seul…
La douleur, les urgences, la douleur, le scanner, la douleur, l'inquiétude, la douleur, la colère… Il va falloir se remettre…
Les soins sont laborieux, la douleur omniprésente, le besoin de dormir non assouvi, tout repasse inlassablement chaque nuit, chaque minute, chaque jour, chaque minute.
Porter plainte ? À quoi bon ? Les audacieux assaillants restent inconnus, ils sont toujours les mêmes, interchangeables, ces barbares incultes et aux comportements sales, vêtus de noir, arborant des sourires malveillants. Les caméras de surveillances ? Elles ne servent pas à grand-chose. Il ne reste plus qu'à franchir chaque jour, chaque nuit, comme des obstacles parfois insurmontables, parfois envisageables.
Bien sûr, il y en aura toujours qui diront :
- Allez, faut pas te laisse pas dégringoler comme ça, y'a qu'à penser à autre chose, secoue-toi !
- Les « yakafaucon » sont partout. Ceux qui ont toujours raison, qui sont plus forts que tout le monde, mais qui, dès qu'ils ont un problème, s'effondrent en se lamentant…
- — Ce n'est pas de ma faute. Ce n'est pas moi, c'est l'autre…
Alors, qu'ils aillent voir ailleurs si on y est et qu'ils laissent les choses aller à leur rythme !
Où se cachent donc les testicules de ces sous-merdes ? Ils se croient forts, des hommes ! Ce sont plutôt des sous-humains, avec un désert intellectuel dans la boîte crânienne à la place d'un cerveau. À plusieurs, ils sont forts, rien ne peut nous empêcher de penser : « et si on les retrouvait, si on les prenait un à un, comme en Sicile ? »
Se faire agresser, c'est devenu tellement banal de nos jours en France, comme dans bien d'autres pays, hélas ! On est en plein dans la violence ordinaire… Ordinaire ? Et puis quoi encore ? Dommage, oui, qu'on ne soit pas en Sicile, la Sicile d'autrefois, celle de la force, de l'honneur et d'une certaine intégrité même, si, pour cela, il faut avoir recours à la même violence… Puisque nous en sommes à régresser, à revenir aux temps où seuls les coups comptaient…
Car en Sicile, une offense ne s'oublie pas. Elle s'inscrit dans le sang, dans les os, dans le regard de celui qui a souffert. Ce n'est plus une question de justice, mais d'équilibre. Un œil perdu ? Deux en retour. Deux yeux arrachés ? C'est toute la tête qu'on prend.
Dommage, oui, dommage !
Dont acte. PPB.